vendredi 11 novembre 2011

Le Projet seal: Peut on utiliser une bombe pour provoquer un tsunami?



 Pour gagner une guerre, l'important est de surprendre l'adversaire. On a pu voir dans un précédent article que les animaux avaient été de très bons camarades de jeu, mais les hommes se sont aussi appuyé sur les éléments naturels pour espérer la victoire. Lors de la  Seconde Guerre Mondiale, l'idée d'utiliser les océans comme arme de guerre, germe dans l'esprit d’un officier de l’armée de l’air néo-zélandaise. Il a en effet remarqué que les explosions en mer peuvent provoquer des vagues importantes. Son idée est d'utiliser la mer contre le Japon pour le compte des Alliés. C'est le début du projet Seal.

Classées secrètes, et maintenant déclassifiées, environ 3700 expériences sont dirigées pendant 7 mois (juin 1944 - janvier 1945) par le chercheur australien Thomas Leech, près de la péninsule néo-zélandaise de Whangaparaoa. Les raisons officielles de l'opération Seal est de  déterminer le potentiel d’“inondations offensives par des vagues générées au moyen d’explosifs”. Les charges utilisées vont de quelques grammes à 300 kg de TNT. Les essais à grande échelle ont lieu en mer et ceux à petite échelle dans un bassin de tests construit pour l’occasion.
L'arrivée du tsunami à Natori,après le séisme du Japon, le 11 mars 2011
Les recherches du projet Seal s’arrête en janvier 1945, “avant, que tout le programme expérimental soit complété et que les problèmes scientifiques fondamentaux soient résolus”. selon Thomas Leech. 2 raisons principales sont avancées pour expliquer cet arrêt brutal : Les Britanniques ne croyaient pas vraiment à la faisabilité de ce projet et la progression des Alliés dans le Pacifique, qui force le Japon à lâcher ses conquêtes les unes après les autres.

Seal n’étant plus une priorité pour la Coalition Alliée, elle y met donc un terme. Des enseignements ont quand même pu être apportées par Thomas Leech. Le concept d’“inondations offensives” est réalisable. Les expériences ont permis de découvrir  que les explosifs placés près de la surface de la mer seront plus efficaces qu'une explosion dans le fond de l'océan. En effet, la bulle créée par la déflagration transmet mieux son énergie à la masse d’eau, si elle est créée assez près de la surface,

Autre réponse apportée, une bombe unique sera inefficace : il faut savamment répartir plusieurs charges pour"soigner"la géométrie de l’explosion et fabriquer un train d’ondes plus destructeur. Mais un tsunami provoqué par des bombes ne pénétrerait que peu à l’intérieur des terres car  leur longueur d’onde est nettement plus courte. Or c’est la très grande longueur d’onde "des tsunamis naturels" qui permet aux vagues de ne pas se “casser” en arrivant près des côtes. En revanche, il pourrait être dangereux pour tous les bateaux naviguant dans les zones côtières, en créant de fortes turbulences à cet endroit.

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